INTERVIEW BENOIT AUREILLE

Benoît, comment ca va après cette trève hivernale ?

On a bien récupéré de notre première partie de championnat. On est contents de ce qu'on a fait en début de saison, personne ne s'y attendait.

L'équipe est 5ème au classement, la défense n'a encaissé que 14 buts (en enlevant les 3 buts sur tapis vert de Calais), ce qui en fait la 3ème défense du championnat. De très bons résultats !

C'est vrai qu'on est un bon bloc défensif, mais toute l'équipe fait le travail. Depuis le
début de championnat on n'a perdu que 2 matchs et on ne prends pas beaucoup de buts.

Avec de meilleurs résultats à l'exterieur d'ailleurs. Vos deux défaites ont eu lieu à
domicile...

En fait on joue tout le temps à l'extérieur ! (rires) [ndlr : le stade de Carnoux n'est toujours pas homologué et les matchs ont lieu à Marignane. Le club travaille sur le dossier].
Non, c'est vrai que nos deux défaites sur le terrain ont eu lieu à domicile, mais c'est arrivé comme cela. On est à l'aise un peu partout.

Le fait de jouer à Marignane vous a-il-handicapé ?

Pas tellement comme on peut le voir : Comme les 3/4 de l'équipe avait été renouvellée, on avait jamais joué à Carnoux. Pour nous le domicile c'est Marignane. On a quand même hâte de jouer à Carnoux.

En début de saison, tout le monde s'attendait à ce que Cassis-Cournoux, en tant que promu, se batte plutôt contre la relégation. Quand est-ce que tu t'es rendu compte du potentiel de l'équipe ?

On s'en est tous rendu compte avant le début du championnat car il y avait de la qualité. Personnellement je m'en suis rendu compte dès la première journée face à l'ESSG, mon ancien club. Comme j'y jouais la saison dernière, j'ai pu jauger notre niveau. On s'est rapidement rendu compte que l'on avait un bon groupe. En début de championnat, on avait tous un petit peu peur de se prendre des 5-0 tous les week-end. C'est pour cela que sur le terrain on était des morts de faim. C'était notre force au début. Ensuite on a eu un petit coup de mou mais depuis c'est revenu.

La force de Cassis-Carnoux, c'est le mental ? C'est ce qui vous a permis d'aller chercher des résultats ?

C'est un peu tout... Techniquement, si je compare avec mon ancien club, il y a des joueurs d'un niveau un peu plus élevé. Mais surtout, le groupe vit bien et on va tous dans le même sens. C'est plus facile.

Quelle est l'ambition du club pour la deuxième partie de saison ?

(Il réfléchit) Toujours le même objectif que le début de saison : c'est le maintien.
Après si on fait de bons résultats et que tout marche bien on peut regarder en haut. Mais l'objectif, c'est de jouer en National la saison prochaine.

Le club est sous le coup d'une sanction suspensive de la DNCG (-6 points), quel est ton sentiment ?

La décision a lieu le 14 janvier, je crois. Mais je ne veux pas trop en parler, c'est l'affaire des dirigeants. Nous, c'est sur le terrain.

Tu viens d'avoir 25 ans, tu as passé 2 saisons à l'ESSG où tu as peu joué pour cause de
blessures...

La première année, je me suis fait une rupture du tendon sous-épineux à l'épaule et la deuxième année, je me suis fait "défoncer" l'arcade et j'en ai eu pour 4 mois.

Cette année beaucoup de supporters te découvrent. Quel a été ton parcours de footballeur ?

J'ai débuté à Istres chez les jeunes. Puis, j'ai rejoint le centre de formation de Monaco à 14 ans jusqu'à 19 ans. J'ai arrêté pendant un an après Monaco parce que je me suis fait "bourlinguer" à travers toute l'Europe et j'avais décidé d'arrêter. Je suis revenu sur ma décision et j'ai joué deux saisons à Istres (L1 et L2), où j'étais sur le banc en tant que 2ème/3ème gardien. La première année en L1, j'ai du faire 12 ou 13 bancs et à peu près autant en L2. J'étais plus troisième gardien quand même, mais je revenais d'une année blanche.

Après Istres, j'ai fait un mois de Beach Soccer avec Cantona et l'équipe de France. Après je suis arrivé à Sannois en septembre avec la CFA2. Ca a duré un mois et ensuite j'ai joué en National.

Tu as des nouvelles de Sébastien Maté, qui était ton coéquipier à l'Entente il y a deux saisons ?

Oui, Il est à Toulouse. Il y a ouvert un "temple du foot" [ndlr: terrains de foot couvert). Et je crois qu'il a signé à Balma en CFA2.

Comment est-ce que tu es arrivé à Cassis-Carnoux ?

Par l'intermédiaire de mon agent, Julien Ponche. Après Sannois, il y avait un match d'essai à Cassis, qui s'est avéré concluant. Ensuite, c'était en fonction du gardien Hilario Munoz, qui ne savait pas si il partait ou pas. Comme il est parti à l'OM, je suis venu.

Il avait des joueurs que tu connaissais ?

Je connaissais Cédric De la Loma, qui était avec moi à Monaco, Bruno Savry et David Canet qui étaient à Istres. Et étant de la région, j'avais déjà croisé pas mal d'autres joueurs.

En quittant Sannois, tu cherchais avant tout une place de titulaire ?

Je voulais jouer. En National ou en CFA, mais je voulais jouer. Quand on sort pendant un an du circuit, c'est dur de revenir.

Quel est le fonctionnement du club ? C'est assez familial ?

Oui, un fonctionnement très familial, et qui peu à peu se structure pour le National et pour plus haut. Des gens qui donnent le meilleur d'eux même.

Quelle est ton ambition à présent ?

Comme tous les joueurs, évoluer le plus haut possible. Et pour cela il faut continuer à travailler dur. Jouer en Allemagne aussi, car ma chérie est allemande. J'aimerais me rapprocher de l'Allemagne.

Quelles sont tes qualités de gardien ?

Je dirai plutôt ce que j'ai à travailler ! (rires)
Mes qualités je dirai les reflexes sur la ligne, la détente. Mais je me concentre plutôt sur les points à améliorer. Mon jeu au pied par exemple !

Comment vois-tu cette deuxième partie du championnat ? Qui pour la troisième place ?

Beaucoup de choses vont rentrer en jeu. L'état de forme de toutes les équipes, la profondeur du banc. C'est vrai que Istres et Laval sont devant, sauf catastrophe. Pour la troisième place, je ne sais pas. Pourquoi pas Cassis. Mais ça va être long. Il suffit d'un ou deux bléssés et c'est fini.

Quelles équipes t'on paru les plus fortes durant cette poule aller ?

Laval. Et peut-être Sète. Mais face à eux on était pas très bien ce jour là. Ce sont les deux seules équipes à nous avoir vraiment bien bougé. Mais on a pas encore joué Créteil.

Les contre-performances des clubs professionnels descendus de L2 t'ont étonné ?

On se posait tous la question. Pourquoi le classement est à l'envers... Pour Niort par exemple, l'équipe a perdu beaucoup d'éléments. Et l'équipe est jeune et n'a pas trop d'expérience, même si il y a d'exellents joueurs. Le National c'est difficile si on a pas des joueurs d'expérience. Mais c'est pas fini, il y a la deuxième partie de saison. Je pense que ces clubs vont remonter au classement.

La situation est particulièrement difficile dans ton ancien club, l'ESSG...

Je suis triste pour eux. J'ai gardé de bons contacts avec les joueurs. J'ai eu Julien Outrebon. Leur situation est difficile, j'espère qu'ils vont se reprendre. Ce sera dur, car il leur faut prendre 30 points dans la poule retour pour être sûrs de se maintenir.

Au contraire Istres semble intouchable cette saison...

C'est bien. En plus, quand ils jouent moyennement, ils ont la chance avec eux et ils parviennent à marquer. Mais ils sont costauds, il y a de bons joueurs, ils ont un bon collectif. Sauf catastrophe, ils vont monter.

Le club d'Istres de 2000-2001 ressemblait d'ailleurs peut-être un peu au Cassis-Carnoux d'aujourd'hui ?

Oui, c'est un peu le même profil. C'est souvent ça qui fonctionne. On peut citer Vannes aussi. De petits moyens mais un gros mental, un très très bon groupe, une grosse envie et les joueurs évidemment.

L'entraineur est important aussi. Tu connaissais Léon Galli ?

Léon Galli et Didier Camizuli, son adjoint. C'est des gagneurs, ils arrivent à tirer le meilleurs de nous. Partout où ils sont passés ils ont fait pratiquement que des montées. Ce sont de très bons coachs. C'est ce dont j'avais besoin. Ils te tirent vers le haut.

Vous terminez la poule aller face à Créteil, qui reste sur deux larges victoires en championnat (4-1) et en coupe de France (5-0 face à Evry). Comment abordes-tu ce match sachant que vos conditions d'entrainement ne sont pas optimum [ndlr : le match a été remis depuis pour cause de terrain impraticable]?

On s'entraine sur terrain synthétique depuis un mois et demi. Il neige aujourd'hui [ndlr: mercredi 7 janvier], mais on a pas d'entrainement. Demain, je ne sais pas... Quelque soit l'équipe, ça nous est égal. Même si ils sont en forme, nous aussi on est en forme. On a fait un match amical la semaine dernière. On va jouer notre jeu, pas de souci de ce coté là.