Si son arrivée ne sera officialisée qu'après le VA-PSG de samedi, Antoine Kombouaré devrait bien être l'entraîneur du club de la capitale la saison prochaine. Mais a-t-il la carrure pour guider Paris vers les sommets ?
Un jour de juin 2003, il avait décidé de s'émanciper, de quitter un Camp des Loges où son travail à la tête de l'équipe réserve depuis quatre ans lui avait valu nombre de louanges. Six ans plus tard, Antoine Kombouaré devrait retrouver le centre d'entraînement du Paris Saint-Germain, mais cette fois, ce sont les clés de l'équipe première qui lui seront remises. Après une expérience mi-figue mi-raisin à Strasbourg, où il avait assuré le maintien en mai 2004, avant d'être limogé quatre mois plus tard, le technicien kanak a fortement contribué à la montée en puissance du VAFC. Il a ainsi mené le club nordiste au titre de champion de France de L2 en 2006, avant de conserver sa place parmi l'élite, contre tous les pronostics, chaque saison depuis trois ans. Pas un mince exploit. Et depuis quelques mois, on sentait bien que le costume valenciennois commençait à être trop petit pour lui. En cinq saisons pleines, Kombouaré a prouvé qu'il savait mener à bien un objectif et manager un groupe.
L'école nantaise, la culture kanake
Des qualités que le Néo-Calédonien a emmagasinées grâce à sa culture et aux rencontres effectuées au cours de sa carrière. « Mon désir d'entraîner vient des gens que j'ai rencontrés, Coco Suaudeau, Raynald Denoueix, du club dans lequel je me suis trouvé, le FC Nantes, et aussi de ma culture, rappelait récemment Kombouaré dans le magazine So Foot. Chez nous, on vit « claniquement », c'est un mode de fonctionnement où on partage tout, tous ensemble. Ca ressemble à ce qu'on vit sur un terrain : un groupe, une équipe, un club. » A tout cela, il a pu ajouter la culture de la gagne en évoluant durant cinq saisons au PSG, avec à la clé un titre de champion de France (1994), deux Coupes de France (1993 et 1995) et une Coupe de la Ligue (1995), ainsi que trois demi-finales de Coupe d'Europe. Un bagage plus que conséquent, et qui lui offre en plus la légitimité nécessaire pour coacher un club qu'il connaît bien. Mais cela peut-il suffire à mener vers les sommets un club qui peine à se montrer régulier au haut niveau depuis plus de dix ans ?
Un caractère à risques
S'il possède une carrière de joueur bien remplie, Antoine Kombouaré n'a jusqu'à présent entraîné que durant quatre saisons en Ligue 1. C'est peu avant de s'attaquer à un des monstres du football français. A Strasbourg comme à Valenciennes, c'est un euphémisme, la pression n'est en aucun cas comparable à celle qui sévit à Paris. Son objectif ne sera plus le maintien, mais au moins une place sur le podium la saison prochaine. Kombouaré devra y faire face. Autre sujet de scepticisme, le caractère bien trempé du Kanak.
Adepte du « Quand on me cherche, on me trouve », MOI C QUAND TU ME CHERCHE TU ME TROUVES
il a connu plusieurs accrochages verbaux avec les arbitres depuis ses débuts, et même avec certains membres des clubs adverses, comme Frédéric Antonetti (Nice) ou Pascal Praud (Nantes). Antoine Kombouaré est très attaché aux valeurs morales, et aime dire ce qu'il pense, quoi qu'il lui en coûte. Avec lui, il y a risque de dérapage. Les dirigeants parisiens le savent. Si cela n'a pas été un frein à son arrivée, c'est qu'ils sont également conscients du potentiel de leur futur entraîneur. L'avenir dira s'ils ont eu raison.