J’y crois toujours »
Ignazio GENUARDI - jeudi 10 avril 2008 - 12h46
Auteur de six buts cette saison dans le groupe C du CFA avec l’équipe de Cassis-Carnoux, l’attaquant de Cassis-Carnoux, Kevin Pinazo, revient sur son parcours tumultueux. Il évoque également son avenir.
Kevin Pinazo, après avoir être notamment passé par le centre de formation de l’Olympique de Marseille, comment vous êtes-vous retrouvé à Cassis-Carnoux ?
A Marseille, tout ne s’est pas bien passé, notamment avec mes parents. Mais je ne leur en veux pas. J’aurais du prendre mes décisions tout seul. Il y a eu des mauvais choix qui ont compliqué les choses. J’avais besoin de me relancer, de revenir aux sources pour ce j’avais perdu, c’est-à-dire mes proches, le terrain et la confiance. Ça m’a également permis de me prouver pas mal de choses à moi-même. En sortant d’une formation professionnelle, ce n’était pas évident de retrouver le monde amateur, mais je me suis accroché. C’est un vrai test.
Rappelez-nous votre parcours…
Je suis resté au centre de formation de l’Olympique de Marseille jusqu’à l’âge de quinze ans. Après, je suis allé à l’OGC Nice pendant un an et demi. Ensuite, je suis parti au Stade Malherbe de Caen. Là-bas, ça s’est relativement bien passé mais je n’ai pas été épargné par les pépins physiques. J’ai un gros problème avec une inflammation du tendon, une durcit. J’ai mis beaucoup de temps à revenir. Et dans la foulée, je me suis fait une grosse déchirure aux ischio-jambiers. Ça n’a pas été évident mais ça m’a fait mûrir. J’ai pris conscience que rien n’était acquis. Il faut toujours se remettre en question. Et continuer à bosser.
On vous a également vu tenter votre chance à l’étranger…
J’ai fait des essais à gauche, à droite. Je suis parti en Roumanie où ça n’est pas forcément bien passé. En revanche, en Norvège (Ndlr : Stabaek Football), c’était très positif mais ça ne s’est pas fait pour un tas de raisons que je ne maitrise pas forcément. Plus tôt, j’étais allé tenter ma chance à Chelsea, mais j’étais trop jeune, pas assez mature. Je ne connaissais pas la langue. C’était trop.
Vous a-t-on collé l’étiquette du talent qui n’a jamais percé ?
Oui, c’est surtout pour ça que je suis redescendu. Je voulais montrer à tout le monde que je pouvais réussir au plus niveau, mais je dois commencer à l’échelon inférieur pour y parvenir. Le CFA n’est pas un championnat très facile. Il y a peut-être moins de technique, mais c’est très physique. En plus, Cassis-Carnoux est connu pour relancer les joueurs qui se sont un peu perdus. Aujourd’hui, je savoure. Je retrouve des sensations que je ne connaissais plus, mais également le chemin des filets (sourire).
« Je veux retrouver le monde professionnel »
Les observateurs vous décrivent comme un véritable buteur. Qu’en est-il ?
C’est vrai que je tourne davantage dans la surface mais j’ai changé depuis mon passage au Stade Malherbe de Caen. On m’a dit que j’avais un profil un peu stéréotypé. On m’a fait évoluer. Aujourd’hui, un attaquant doit savoir défendre, reculer pour apporter des solutions à ses milieux et presser.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Je veux retrouver le monde professionnel, retrouver le plus haut niveau. Je dois avouer que j’ai un petit goût amer dans la bouche quand je vois Samir (Ndlr : Nasri) jouer des gros matchs alors que je suis devant ma télé.
Quels souvenirs gardez-vous de votre époque marseillaise ?
De très bons. D’ailleurs, je regrette, d’être parti. J’avais l’opportunité de rester, mais j’ai fait les mauvais choix. Ce sont de gros regrets.
Libourne Saint-Seurin vous suivrait, non ?
Effectivement. Il y a Clermont, et quelques autres équipes de Ligue 2.
Au-dessus, on parle des Girondins de Bordeaux mais ce n’est pas évident compte tenu de leur classement. C’est bon signe mais il n’y a rien d’acquis. Je ne dois pas lâcher. Je sais que je peux faire beaucoup mieux.
Quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?
La montée (Ndlr : Cassis-Carnoux est actuellement leader du groupe C de CFA) et le titre de meilleur buteur.
Rien que ça…
Il faut être ambitieux sinon on n’avance pas. J’y crois toujours.
Une montée en National pourrait-elle influer sur votre avenir ?
Ça dépendra de plusieurs choses, et notamment des opportunités qui se présenteront l’été prochain. On verra.
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