LE FOOT CE LOISIR ....QUI REND LES GENS MALHEUREUX
TROP COMPLIQUE PAR LARGENT
Alain Cayzac a longuement expliqué mardi les conditions de sa démission de la présidence du Paris-SG. En désaccord avec la décision de l'actionnaire de nommer un conseiller sportif, l'éternel amoureux du club a préféré rendre son tablier pour «rester digne». Première partie.
Alain Cayzac, président historique du Paris-SG, a fini par rendre son tablier.
Les raisons de sa démission. «Je ne suis pas un fuyard. Je n'avais aucune intention de démissionner après le match à Caen. Je voulais proposer aux actionnaires de partir en cas de maintien et de rester en cas de descente. Cela aurait été pour moi une sorte de rédemption. Après, je comprends parfaitement que l'actionnaire ait bougé suite à ce match à Caen (0-3). Il a pris ses responsabilités,
c'est son argent, et a décidé de faire rentrer dans l'organigramme un conseiller sportif, Michel Moulin, pour appuyer Paul le Guen. Il souhaitait également
que je reste en place cette année et peut-être l'année prochaine, mais sans avoir une influence sur le sportif. J'ai refusé, pour deux raisons. La première parce que je n'ai pas participé au choix. Un président qui accepte ça est un président d'opérette. La deuxième est qu'un président à qui on enlève le sportif, en France, n'a plus qu'à tailler les crayons, et je n'avais pas envie de le faire. La décision prise par Colony Capital est pour le bien du club, et je la soutiens, mais je refuse de faire de la figuration. Je tiens toutefois à dire que je n'ai rien contre Michel Moulin, que je viens de rencontrer. C'est quelqu'un qui sait travailler, et qui aura un discours probablement différent».
Les raisons de son échec. «J'ai pêché par excès d'optimisme. Quand j'ai pris les rênes du club, j'ai peut-être pensé qu'il suffisait que j'arrive en tant que président historique pour que tout aille bien. On venait de gagner la Coupe de France et, dans l'euphorie générale, je n'ai peut-être pas été assez vigilant. Ce trophée m'a aveuglé. On s'est ensuite renforcé, mais pas suffisamment. Pareil en début de saison. On venait de finir la dernière en boulet de canon, et Paul Le Guen était là pour une saison complète, on a fait un tournoi triomphal à l'Emirates Stadium... Arsène Wenger m'a d'ailleurs dit «Pourquoi tu te poses des problèmes de recrutement, tu as des joueurs absolument exceptionnels». Sauf qu'il s'agissait d'un tournoi, et pas d'un championnat. On a aussi repris confiance un peu hâtivement au mois de janvier, après trois victoires consécutives et un 11-0 pour nous au total. On s'est dit que l'équipe se mettait en place, et j'ai certainement manqué de vigilance. Cet échec est celui du président, du coach, mais aussi des joueurs. Ils ont trop joué avec la peur en début de saison».
Ses regrets. «J'aurais dû démissionner plus tôt. Je l'ai proposé plusieurs fois simplement parce que l'année dernière a été trop dure. J'aurais probablement dû passer la main à ce moment là, avec la conscience tranquille parce que le club n'était pas descendu, et avec le sentiment d'avoir tenu le coup dans la tempête, d'avoir au moins été courageux. J'ai failli démissionner une deuxième fois après le match contre Toulouse (1-2), qui nous a fait terminer la phase aller sans avoir gagné au Parc, mais cela n'a pas été accepté. J'aurais peut-être dû insister pour qu'il y ait un souffle nouveau au niveau du management. Les gens qui dirigeaient le club, moi le premier, avaient peut-être trop souffert pour avoir une vraie influence».
Son sentiment. «Soulagé ? Non, pas du tout. Je le serai si le club se maintient, et si mon successeur arrive à lever la Coupe de France. Je suis juste extrêmement triste. J'essaie tout simplement d'analyser, de comprendre pourquoi le club en est arrivé là. Ce n'est pas de la malchance, il y a beaucoup de choses qui n'ont pas fonctionné, et j'en suis en partie responsable. Je ne me mets pas non plus toute la responsabilité sur le dos, mais en tant que président je dois assumer jusqu'au bout ce qui est aujourd'hui un échec».