Il n'y a bien que la pluie qui tombait sur Vannes, ce jour-là, pour agacer quelque peu Michel Jestin.
Le crachin breton, le nouveau président du VOC connaît pourtant, lui qui a officié pendant 14 ans (1992 - 2006)
au Stade Brestois. Il retrouvera d'ailleurs son ancien club, la saison prochaine, en Ligue 2, puisque les Morbihanais ont assuré leur montée ainsi que le titre de Champion après 27 journées passées en tête du classement de National. Un challenge énorme pour un « petit » club, mais un challenge excitant.
« Michel Jestin, quelle a été selon vous la clé du succès de Vannes cette saison ?
Votre club avait tout de même le 2e plus petit budget de National après Arles.
Il tient essentiellement à deux choses :
un entraîneur, Stéphane Le Mignan, qui a fait du très bon boulot et connaît parfaitement le football, et un groupe, uni, fort. Sans véritables grosses individualités, mais très solidaire.
Ce qui a fait la force de Vannes, c'est son esprit très famille.
Un club qui a une structure amateur comme Vannes débarque en Ligue 2 avec quel objectif ?
Il est triple : il faut pérenniser, structurer, et professionnaliser le club. Un chantier étalé sur 3, 4 ans, car il faut mettre des infrastructures en place. Notre stade, d'une capacité de 9000 personnes, ne peut accueillir que 2800 spectateurs assis. On va donc ériger une tribune de 5000 places supplémentaires à partir de février. La professionnalisation du club, c'est un challenge très excitant.
Vous êtes arrivé à la tête du club il y a trois semaines environ, et avez déjà parlé d'un « fonctionnement à la Wenger.»
C'était pour donner l'image d'un fonctionnement en binôme : tout ce qui est sportif revient à Stéphane, il choisit les joueurs qui suivent sa philosophie de jeu. Tout ce qui est financement, cela reste mon souci. Mais on parle beaucoup du sportif ensemble, car cela fait 21 ans que je suis dans ce milieu, j'ai donc une « grande sensibilité football ».
«Stéphane le Mignan, dans la lignée de Christian Gourcuff»
Quel va être le projet sportif pour la saison 2007-2008 ?
On part avec le même esprit grâce auquel on a conquis le titre de National, notamment fournir du spectacle. Stéphane Le Mignan a un voisin qu'il apprécie tout particulièrement, c'est Christian Gourcuff, il se veut dans la même lignée.
Vous venez de faire signer le premier contrat pro de l'histoire du club à Stéphane Auvray. Laurent Hervé, Moussa Sidibé ont déjà suivi. Où en êtes-vous en matière de recrutement ?
Une bonne partie, une douzaine de joueurs de notre effectif, doit resigner d'ici peu. Il nous faut donc recruter entre 10 et 12 joueurs, partout, attaquants, milieux, défenseurs.
.. Comme on n'a pas les moyens d'acheter, on doit trouver des joueurs libres ou en fin de contrat, mais il y en a peu sur le marché, ou s'en faire prêter par des clubs. On est en contact avec Rennes et Nantes, notamment.
Ce qu'il manque à Vannes, désormais, c'est quand même une culture de supporters, non ? Oui, c'est effectivement là-dessus qu'il faut travailler.
On espère dans trois, quatre, cinq ans avoir réussi à fédérer un vrai public de supporters
. On commencera par créer un groupe officiel, puis il faudra que le stade suive et il suivra, et qu'on engage enfin un speaker. Cette culture naîtra aussi si nos joueurs fournissent un spectacle de qualité. Je suis persuadé qu'un jour le public de Vannes deviendra aussi extra que le public de Brest
NOUS ON EST EN AVANCE SUR EUX EN CULTURE SUPPORTERS