Catastrophe pour les Bleus: La France, 11e nation Fifa, a commencé sa campagne de qualification pour le Mondial-2010 par une incroyable défaite samedi (3-1) en Autriche, 101e nation Fifa, qui fragilise évidemment la position de Raymond Domenech après le fiasco de l'Euro.
La Fédération française va devoir penser à un éventuel changement de sélectionneur si la situation ne s'améliore pas d'ici les deux prochains matches de qualification, contre des adversaires plus réputés, la Serbie, mercredi au Stade de France et la Roumanie le 11 octobre.
Ce revers va en tout cas relancer les supputations pour savoir qui est le mieux placé en cas de nouvel accident industriel. Boghossian, qui a intégré le staff mais n'a jamais entraîné? Deschamps, jugé indépendant mais qui a eu des résultats
avec Monaco et la Juventus?
L'heure n'est pas encore au changement. Sauf pour les joueurs, qui devront montrer un autre visage et d'autres jambes.
Les coups de pied arrêtés sont pourtant le point faible récurrent de la défense française. Ils avaient valu aux Bleus une grosse désillusion sur un but encaissé dans ce registre en Ecosse en octobre 2006.
Il est rageant de voir que les deux premiers buts autrichiens sont les mêmes. Un coup-franc tiré de 30 mètres par Ivanschitz et un cafouillage de la défense. Sur le premier, Gallas est trop court de la tête et Mexès, au marquage de Janko effleure la balle de ce dernier (1-0, 8e). Sur le deuxième, Gallas touche également le ballon de Aufhauser (2-0, 41e). Les deux buteurs autrichiens évoluent tous deux à Salzbourg. Gallas et Mexès, eux, évoluent à Arsenal et l'AS Rome... Et Mexès, en ceinturant Janko, a donné le penalty du troisième but aux hommes de Karel Brückner, nouveau sélectionneur (3-1, 72e). Dur de faire oublier Thuram.
Govou, qui profite de l'absence de Ribéry, a réduit le score (2-1, 61e). Trop tard. Il ne faudra pas oublier non plus que les montants ont sauvé Manninger, le gardien autrichien: quand Prödl a failli marquer contre son camp (15e) et sur un ballon de Toulalan (66e).
Piètre excuse. La France avait construit son titre mondial en 1998 sur sa défense. Ce n'est plus qu'une légende.
Sur leur quatre derniers matches, les Bleus ont encaissé 11 buts!
Dans le secteur défensif, les Français ont fait peine à voir: Lassana Diarra, Gallas et Mexès qui se gênent, Evra battu dans les duels par Harnik. Mandanda n'en croyait pas ses yeux.
Et l'attaque alors? Elle a manqué d'idées et d'allant. Benzema, qui avait marqué contre l'Autriche en mars 2007 en amical au Stade de France, n'a pas pu faire de même. Il est apparu nonchalant, cherchant trop souvent à provoquer des fautes. Henry a bien tenté quelques petits coups de patte en fin de première période, mais n'a pas pu ajuster sa mire.
Mais le problème ne vient pas seulement des attaquants. Il faut bien se rendre à l'évidence, il manque un créateur-patron au milieu. Un Ribéry (actuellement blessé) par exemple. Malouda, écarté par Domenech et laissé en tribunes, a pu constater que son remplaçant, Nasri, avait du mal à trouver ses repères avec Henry.
Quant à la paire Lassana Diarra-Toulalan, elle n'a pas fini de souffrir de la comparaison avec les aînés Makelele (retraité) et Vieira (convalescent). Domenech, ou son successeur éventuel, sera-t-il tenté de faire revenir +Make+?
Les Bleus, comme en Suède le 20 août (succès en match amical 3-2), ont pris l'initiative de regarder leur drapeau pendant la Marseillaise. Mais comme l'avait dit Domenech dans un bon mot, les meilleures initiatives sont celles dans le jeu...